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Jupiter choisit l’eau plutôt que le feu pour anéantir le genre humain. Il met en branle vents, pluies et eaux des fleuves et des mers, qui provoquent un déluge. Suit une description très imagée et plutôt exagérée des effets de ce cataclysme dévastateur pour la nature, les animaux et les hommes. Ceux qui échappent à la noyade meurent de faim. (1, 253-312)
Déjà Jupiter était prêt à lancer ses foudres partout sur la terre ;
mais il redouta que, suite à tant de feux, l’éther sacré risque
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de s’enflammer, et la longue voûte du ciel de se consumer.
Il se souvient aussi des destins annonciateurs d’un temps futur
où la mer, la terre et le palais céleste seront la proie d’un feu ardent,
qui mettra en péril la masse du monde, entourée de flammes.
Il dépose les traits qu’ont forgés les mains des Cyclopes
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et décide un châtiment tout différent : anéantir le genre humain
sous les eaux et faire tomber de l’ensemble du ciel des trombes de pluie.
Aussitôt il enferme dans l’antre d’Éole l’Aquilon
et tous les souffles qui rassemblent et chassent les nuées,
puis lache le Notus. Le Notus aux ailes humides s’envole,
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son visage effrayant est couvert d’un noir de poix ;
sa barbe est lourde de pluies ; l’eau coule de sa blanche chevelure ;
sur son front siègent des brumes, ses ailes et son sein ruissellent.
Dès que sa large main a pressé les nuages suspendus,
un fracas se produit ; alors de l’éther fondent d’épais nuages.
Messagère de Junon, revêtue d’un éventail de couleurs,
Iris rassemble les eaux et apporte aux nuages leur nourriture.
Les moissons sont couchées sur le sol ; le paysan déplore
ses vœux anéantis, le travail vain d’une longue année est perdu.
La colère de Jupiter ne se contente pas de son empire du ciel :
son frère bleu de mer l’aide de ses flots. Il convoque les fleuves.
Lorsque ceux-ci ont pénétré dans la demeure de leur maître,
il leur dit : « Pas besoin maintenant de longs discours.
Déployez vos forces ; c’est indispensable.
Ouvrez vos demeures et, après avoir écarté vos digues,
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lâchez la bride à tous vos courants. » Tel était son ordre.
Les fleuves retournent à leurs sources dont ils dégagent les bouches,
puis, en une course effrénée, ils se laissent rouler vers les mers.
Le dieu de son trident frappa la terre qui se mit à trembler,
et cette secousse ouvrit aux eaux des voies <où s’engouffrer>.
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Les fleuves, sortis de leur lit, se répandent dans la rase campagne ;
ils emportent, avec les moissons, les arbustes et les troupeaux,
les hommes et les maisons avec leurs autels et les objets sacrés.
Si une maison est restée debout et a pu résister à un tel cataclysme
sans crouler, elle finit submergée par une vague plus haute que son toit
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et ses tourelles écrasées disparaissent sous le tourbillon.
Désormais, plus rien ne distinguait la mer de la terre ;
Tout était mer ; et c’était une mer sans rivages.
Tel se hâte d’occuper une colline ; dans une barque recourbée,
tel autre manie des rames là où naguère il avait labouré.
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Cet autre navigue sur ses moissons ou sur sa villa aux toits inondés
et ici quelqu’un prend un poisson au sommet d’un ormeau.
Une ancre se fiche, si le hasard l’y porte, dans une verte prairie,
des carènes creuses foulent les vignes en passant au-dessus d’elles.
Et là où naguère de gracieuses chevrettes broutaient l’herbe,
des phoques posent maintenant leurs corps informes.
Les Néréides s’étonnent d’apercevoir sous l’eau des bois,
des cités et des maisons ; les dauphins occupent les forêts,
se heurtent aux hautes branches, bousculent et agitent les chênes.
Le loup nage parmi les brebis, l’onde charrie des lions au pelage fauve
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et emporte des tigres ; le sanglier ne tire rien de sa force foudroyante
le cerf emporté ne trouve aucun secours en ses pattes agiles.
Après avoir longtemps cherché des terres où se poser,
l’oiseau égaré tombe dans la mer, les ailes épuisées.
L’immense débordement de l’océan avait recouvert les hauteurs
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et des flots inconnus venaient frapper les sommets des montagnes.
L’onde emporte la plupart des vivants ; ceux qu’elle a épargnés,
ils meurent vaincus par un long jeûne, faute de vivres.
Ovide ramène alors son lecteur en Béotie, où ont échoué sur les cimes du mont Parnasse les seuls humains survivants, Deucalion et Pyrrha. Jupiter, les voyant pieux et justes, décide de mettre fin au déluge. Le retour à la normale est décrit avec autant d’imagination que la catastrophe. (1, 313-347)
Désespéré par la solitude, Deucalion prend conscience du rôle que les dieux ont fixé à leur couple pour effectuer le renouvellement de l’humanité. Pieusement, les deux rescapés apprennent de l’oracle de la déesse Thémis qu’ils doivent jeter derrière eux les os de la grande mère. D’abord hésitants, ils déduisent, après réflexion, que la grande mère est la terre et que ses ossements sont en fait des pierres. (1, 348-394)
Suit la description de la métamorphose en hommes et en femmes des pierres lancées respectivement par Deucalion et Pyrrha. (1, 395-415)
La Phocide sépare l’Aonie des campagnes de l’Oeta ;
terre fertile, tant qu’elle fut une terre, mais à ce moment-là,
elle faisait partie de la mer, large plaine d’eaux soudain apparues.
Là une montagne élève ses deux sommets vers les astres ;
son nom est le Parnasse, et ses cimes surpassent les nuages.
Deucalion échoua en ce lieu - la mer en effet avait tout recouvert -,
transporté avec sa compagne [Pyrrha] sur un petit radeau.
Ils invoquent les Nymphes Coryciennes, les divinités de la montagne,
et Thémis la prophétesse, qui alors y rendait des oracles.
Jamais on n’a vu homme meilleur que lui, ni plus épris de justice,
jamais femme plus qu’elle n’a été respecteuse des dieux.
Lorsque Jupiter voit qu’une vaste étendue d’eau submerge le monde,
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que, de tant de milliers d’hommes, il n’en subsiste qu’un seul,
que, de tant de milliers de femmes, il n’en reste qu’une seule,
tous deux innocents, tous deux adorateurs de la puissance divine,
il disperse les nuages et, une fois les brouillards écartés par l’Aquilon,
il montre au ciel les terres, et aux terres le ciel.
La mer renonce à sa colère, le maître de l’océan pose son trident
et apaise les eaux ; dressé sur l’abîme, les épaules couvertes
de pourpre marine, Triton au teint bleu de mer est convoqué
et reçoit l’ordre de souffler dans sa conque sonore
et de faire refluer à un signal donné enfin les flots de la mer
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et les fleuves : celui-ci saisit sa trompe creuse en spirale,
qui s’élargit depuis sa volute inférieure, cette trompe
qui, dès qu’elle reçoit en pleine mer le souffle du dieu,
emplit de sa voix les rivages qui s’étendent du levant au couchant.
Alors, dès que la bouche ruisselante du dieu à la barbe humide
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toucha la conque gonflée d’air, sonnant l’ordre de la retraite,
toutes les eaux de la terre et de l’océan l’entendirent,
et l’ayant entendue, les eaux furent contraintes de se retirer.
Désormais la mer a un littoral ; les fleuves ont retrouvé leur lit,
et se calment ; on voit ressortir les collines ; la terre émerge ;
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les sols s’accroissent tandis que décroissent les eaux ;
après de longs jours, les forêts montrent leurs cimes dénudées
et conservent de la boue collée à leurs feuillages.
L’univers était rendu à lui-même. Lorsqu’il vit le monde désert
et les terres désolées plongées dans un profond silence,
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Deucalion fondit en larmes et s’adressa à Pyrrha :
« Ô ma sœur, ô mon épouse, toi la seule femme survivante,
compagne unie à moi par un sang commun, par notre cousinage,
et puis par le mariage, nous voici maintenant unis aussi par le danger ;
sur toutes les terres qui voient le soleil se lever et se coucher,
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nous deux constituons toute la population ; le reste appartient à la mer.
Mais même aujourd’hui je ne suis guère sûr de notre survie ;
maintenant encore les nuages terrifient mon esprit.
Si tu avais été, sans moi, arrachée aux destins,
que ressentirais-tu en ce moment, pauvre malheureuse ?
Seule, comment supporterais-tu la peur ? Qui consolerait tes maux ?
Pour ma part, crois-le bien, si toi aussi la mer te possédait,
je te suivrais, ô mon épouse, et moi aussi elle me posséderait.
Puissé-je un jour, grâce à l’art de mon père, reconstituer des peuples
et insuffler des âmes à la terre que je façonnerais !
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Aujourd’hui le genre humain repose sur nous deux,
ainsi l’ont décidé les dieux : nous restons les échantillons humains ».
Il avait fini de parler, et ils pleuraient. Ils décidèrent d’invoquer
la puissance céleste et de chercher l’aide d’oracles sacrés.
Sans attendre, ils gagnent ensemble les eaux du Céphise,
troubles encore, mais empruntant déjà leurs routes familières.
Alors, ils puisent de l’eau, en aspergent leurs vêtements et leur tête,
puis tournent leurs pas vers le sanctuaire sacré de la déesse :
le faîte de son temple était sans éclat sous une mousse répugnante ;
ses autels étaient toujours debout, mais sans foyers allumés.
Dès qu’ils eurent atteint les degrés du temple, tous deux se prosternèrent,
tête inclinée vers le sol ; tremblants, ils baisèrent la pierre glacée
et dirent : « Si de justes prières peuvent vaincre et attendrir
la volonté divine, si la colère des dieux se laisse fléchir, dis-nous,
Thémis, quel artifice peut réparer le malheur de notre race
et, dans ta grande bonté, viens à l’aide de notre monde submergé. »
La déesse fut émue et rendit un oracle : « Éloignez-vous du temple,
voilez-vous la tête, dénouez la ceinture de vos vêtements
et jetez derrière vos dos les ossements de votre grande mère. »
Ils restèrent longtemps interdits. Et Pyrrha, rompant le silence,
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prend d’abord la parole ; elle refuse d’obéir aux ordres de la déesse
et d’une voix tremblante implore son indulgence : elle redoute
d’outrager l’ombre de sa mère en jetant ses os en tous sens.
Cependant, tous deux repensent aux paroles obscures de l’oracle
au sens secret et caché ; ensemble ils les tournent et les retournent.
Puis le fils de Prométhée apaise la fille d’Épiméthée
et la rassure par ces paroles : « Ou mon intuition m’abuse,
ou les oracles respectent la piété et ne conseillent pas un sacrilège.
La grande mère est la terre ; les pierres dans le corps de la terre,
ce sont, à mon avis, ses os, que nous devons jeter derrière nous. »
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Bien qu’ébranlée par l’interprétation de son époux, la Titanienne
hésite cependant à espérer, tant tous deux restent défiants
devant les avis des dieux ; mais quel mal y aurait-il à essayer ?
Ils descendent, se voilent la tête, dénouent leurs tuniques
et sur leurs pas, derrière eux, selon l’ordre reçu, lancent les pierres.
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Ces pierres - qui le croirait, si l’antiquité n’en témoignait ? -
commencèrent à perdre leur rigidité et leur raideur,
à ramollir progressivement et, une fois ramollies, à prendre forme.
Bientôt, quand elles eurent grandi et pris une nature moins dure,
une certaine forme humaine put sans doute apparaître,
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non évidente toutefois, mais comme des ébauches de marbre,
pas assez achevées et très semblables à des statues grossières.
La partie de ces pierres pourtant, constituée de terre mêlée
à des sucs humides, est métamorphosée pour servir de corps ;
la partie solide qui ne peut être pliée se change en ossements ;
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ce qui naguère était veine, reste veine, et conserve donc son nom.
En très peu de temps, par la volonté des dieux, les pierres
que lancèrent les mains de l’homme prirent un aspect masculin
et celles jetées par la femme firent reparaître une femme.
C’est pourquoi notre race est dure, rompue à l’effort ;
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et nous prouvons ce qu’est l’origine de notre naissance.
la masse du monde, entourée de flammes (1, 254-258). Ce passage évoque la thèse stoïcienne de l’ekpurôsis, selon laquelle le monde un jour serait détruit par le feu. Mais les lecteurs d’Ovide devaient également songer à l’épisode de Phaéton, qui sera raconté plus loin dans les Métamorphoses (2, 1-400).
Cyclopes (1, 259). Dans la mythologie, les Cyclopes appartiennent à la première génération divine, celle des Géants. Ils n’ont qu’un œil au milieu du front (d’où leur nom) et se caractérisent par leur force et leur habileté manuelle. Ils sont au nombre de trois, Brontès, Stéropès et Argès. C’est eux qui ont permis aux Olympiens de remporter la victoire sur les Titans ; ils ont notamment fourni à Zeus la foudre et le tonnerre, ce qui explique que la légende les présente toujours comme les forgerons de la foudre divine. C’est le cas ici. - « Dans la poésie alexandrine, les Cyclopes ne sont plus considérés que comme des démons subalternes, forgerons et artisans de toutes les armes des dieux. Ils habitent les îles Éoliennes ou la Sicile. Là, ils possèdent une forge souterraine et travaillent à grand bruit » (P. Grimal). Virgile leur attribuera la construction des murs entourant les Champs Élysées (Én., 6, 630-631). Callimaque (Hymne à Artémis, 46-86) semble avoir été le premier à avoir fait des Cyclopes les ouvriers de Héphaistos. Quant aux Cyclopes d’Homère avec lesquels Ulysse dut se mesurer dans l’Odyssée (9, 170-540), ils n’ont pas grand-chose en commun, sinon le nom, avec les forgerons divins. Sur les Cyclopes, voir par exemple Ovide, Fastes, 4, 287 et note ; Virgile, Én., 3, 569 et note ; et surtout au huitième livre de l’Énéide, l’épisode célèbre de Vulcain dans l’antre des Cyclopes (8, 416-453).
châtiment tout différent (1, 260). Ovide annonce le déluge (l’eau est l’opposé du feu), qu’il décrira avec beaucoup d’imagination dans le passage qui suit. Voir, pour une évocation moins emphatique du déluge, Sénèque, Questions naturelles, III, 27 (tout particulièrement les paragraphes 12 à 15, où Sénèque commente Ovide). Voir aussi Horace, Odes, I, 2 (qui aurait peut-être suggéré l’une ou l’autre image à Ovide). On n’oubliera pas que la Genèse, 6, 1 à 8, 22, comporte un célèbre récit de déluge, inspiré de celui de l’épopée de Gilgamesh.
Éole... Aquilon... Notus (1, 262-263). Éole, fils de Poséidon, est le dieu des vents. L’image qu’en donne Virgile, Én., 1, 52-80, est célèbre : on s’y reportera. Les antres d’Éole étaient situés dans les îles Lipari, au nord de la Sicile. - L’Aquilon est un vent du nord, sans doute moins chargé de pluies que le Notus, vent du sud.
Iris (1, 271). De la race d’Océan, Iris assure la liaison entre la Terre et le Ciel et est symbolisée par l’arc-en-ciel. Comme Hermès, elle porte les messages des dieux, notamment ceux de Héra-Junon. Voir par exemple Virgile, Én., 4, 700-705 ; 5, 657-8.
frère (1, 275). Il s’agit de Poseidon-Neptune, frère de Jupiter, et maître des océans, et donc aussi des fleuves. Il a la couleur bleu sombre (caeruleus en latin) comme la mer. Cfr aussi Triton, en 1, 333.
demeures (1, 279). « Les cavernes et les abîmes où leurs eaux sont amassées. » (G. Lafaye)
dégagent les bouches (1, 281). Métaphore assimilant les sources à des chevaux débridés.
autels (1, 287). Les autels domestiques, abritant par exemple les statues des dieux du foyer (Lares, Pénates) et les objets du culte (vases, patères servant aux libations).
tourelles (1, 290). Petites tours pouvant éventuellement servir de pigeonniers.
Néréides (1, 301). Cinquante divinités marines, filles de Nérée (cfr 1, 187) et petites-filles d’Océan, qui vivaient au fond de la mer. Certaines d’entre elles, Amphitrite, Galatée, Thétis... sont très connues.
Phocide... Aonie... Oeta (1, 313). La Phocide est une région de Grèce centrale, voisine de la Béotie, désignée souvent par les poètes par le terme Aonie (en réalité, une partie seulement de la Béotie). L’Oeta est une montagne voisine. Ovide va donc situer en Grèce l’histoire de Deucalion et Pyrrha. La localisation de l’épisode varie. Ainsi Hygin (Fables, 153) parle de la Sicile et des pentes de l’Etna.
Parnasse (1, 317). Imposante montagne (elle culmine à 2457 mètres) au nord de Delphes, considérée comme le séjour d’Apollon et des Muses. Il est inexact qu’elle possède deux sommets. Cette erreur géographique, qui se rencontre ailleurs dans la littérature latine (Mét., 2, 221 par exemple) semble devoir son origine à une mauvaise compréhension d’un passage de Sophocle (Antigone, 1126).
Deucalion... (1, 318-319). Deucalion, fils de Prométhée (cfr 1, 364 et 1, 390), époux de sa cousine Pyrrha, fille d’Épiméthée. C’est en quelque sorte l’homologue grec du Noé de la Bible, le seul, avec son épouse, à avoir échappé à la destruction générale du déluge. Ovide ne retient que certains aspects de sa légende. Ainsi, par exemple il ne dira pas que Jupiter a expressément voulu les sauver parce qu’ils étaient les seuls êtres pieux dans l’humanité dégénérée et maudite de l’époque. Ovide ne dit pas non plus que Prométhée avait prévenu son fils de la catastrophe imminente et l’avait invité à s’enfermer dans un coffre avec sa femme. Ovide va se concentrer sur les circonstances de la recréation d’une humanité nouvelle.
Nymphes Coryciennes (1, 320). « Nymphe aimée par Apollon, Corycie donne son nom à une caverne située sur le mont Parnasse, au nord de Delphes, où les nymphes ont l’habitude de se réunir. » (J. -Cl. Belfiore, DMGR, 2003, p. 159-160). On appelle ces nymphes « Coryciennes » ou « Corycides ».
Thémis (1, 321). Fille du Ciel et de la Terre, épouse de Zeus (première épouse pour Pindare ; seconde épouse pour Hésiode), Thémis est la déesse de la justice. Elle passait notamment pour avoir inventé les oracles, les rites et les lois, et pour avoir enseigné à Apollon l’art de la divination. Astrée (1, 150), avec qui elle est parfois confondue, est sa fille. Elle est aussi liée à l’oracle de Delphes. D’après Eschyle, Euménides, 2-8, cet oracle fut tenu en premier lieu par la Terre, puis par Thémis, ensuite par Phébé et enfin par Apollon.
trident (1, 330). Attribut traditionnel de Poséidon-Neptune.
Triton (1, 332). Dieu marin, fils de Poséidon et d’Amphitrite, souvent représenté avec la conque qui est son instrument ; il a lui aussi (comme Poséidon, en 1, 275) la couleur bleu sombre de la mer (caeruleus). Cfr Virgile, Én., 1, 144 ; 6, 173.
du levant au couchant (1, 338). Littéralement : les rivages qui s’étendent « sous l’un et l’autre Phébus », ce que G. Lafaye traduit « aux deux bouts de la carrière de Phébus ».
ma sœur (1, 351). Pyrrha était la cousine germaine de Deucalion. Voir 1, 319 n. et 1, 390.
lever et coucher (1, 354). Autre métaphore pour désigner l’Orient et l’Occident.
arts de mon père (1, 363). Allusion à la légende de Prométhée, créateur du genre humain. Voir plus loin 1, 390 et la note à 1, 82.
puissance céleste (1, 367-368). Sans plus de précision. Il s’agit probablement de Thémis (cfr 1, 321 et 1, 379).
Céphise (1, 369). Cours d’eau coulant de l’ouest vers l’est, au nord du mont Parnasse et se jetant dans le Lac Copaïs. Il passe pour le père de Narcisse, dont l’histoire est racontée en 3, 339-401.
déesse (1, 372). Thémis (voir 1, 321). Ovide dans tout ce passage insiste sur la piété des personnages, qui respectent les formules de prière et les rites.
Titanienne (1, 395). Pyrrha, fille d’Épiméthée, est la petite-fille du Titan Japet.
se voilent la tête, dénouent leurs tuniques (1, 398). « Dans toute cérémonie religieuse, il fallait se voiler la tête, sauf le visage, et dénouer les nœuds des ceintures, des bandelettes, etc., qu’on avait sur soi. L’opération qui se prépare, inspirée par la divinité, a un caractère sacré. » (G. Lafaye)
veine (1, 410). En latin comme en français, le mot peut revêtir les deux significations de « filon » et de « vaisseau sanguin ».